Éditions la Guillotine.

Catégorie : Littérature Francophone.
Résumé :
Saint-Jean est le premier tome de l’histoire de Jonathan Foucher, un garçon de onze ans et demi qui a poussé entre les quatre murs d’une ZUP de banlieue parisienne. Accoutumé depuis toujours au quartier, tout change lors de son entrée en sixième, quand sa mère, pour le protéger, fait le choix d’un collège privé : À Saint-Jean. Malgré ses efforts, Foucher se révèle très vite inadapté à ce déracinement. L’enfant a beau s’accrocher à ses passions pour donner un sens à sa vie, son insouciance se mue peu à peu en souffrance.
Avis :
Je remercie Florian Jourdain de m’avoir confié son service presse, mais aussi pour sa confiance. La quatrième de couverture m’a interpellée, car les thématiques abordées promettaient un récit riche en réflexion, en enseignements et en émotions.
Nous faisons la connaissance de Jonathan Foucher à une période charnière de son existence. Ce garçon, âgé de onze ans et demi, a toujours vécu entre les quatre murs d’une ZUP de banlieue parisienne. Sa mère, Christine, est infirmière et élève seule ses deux enfants. Afin de protéger son aîné, elle choisit de l’inscrire à Saint-Jean, un collège privé.
L’auteur nous immerge dans les années 1997 – 2000 et nous marchons sur les pas de Jonathan Foucher. Parviendra-t-il à prendre un nouveau départ ? Ce genre d’établissement n’est-il pas destiné à offrir un meilleur enseignement aux élèves afin de s’améliorer ?
Les premiers temps, notre collégien tentera de s’accrocher, de relever le défi, mais très vite il s’apercevra que ses tentatives sont vouées à l’échec…
Le jeune garçon s’efforcera de masquer sa souffrance en trouvant son salut dans les passions qui l’animent. Le judo lui permet de briller au regard d’autrui et d’évacuer sa frustration et son mal-être. Fervent supporter du PSG, il vibrera au rythme de leurs exploits.
Jonathan poursuivra ses études durant trois ans au sein de l’établissement. Les pages s’enchaînent et ses déboires se multiplient. Il accumule les mauvaises fréquentations, récolte le courroux de ses professeurs et les railleries de certains de ses acolytes.
Florian Jourdain dépeint parfaitement l’engrenage infernal dans lequel le collégien s’enfonce jour après jour. Il véhicule des messages importants et aborde des sujets graves, voire tabous, avec une extrême justesse.
Nous mesurons alors la complexité de la situation. En effet, le quotidien de Jonathan n’est pas de tout repos, souvent livré à lui-même, il doit affronter l’adversité en dehors de Saint-Jean et cacher la peur qui envahit son esprit et dévore ses entrailles.
Au fil du récit, nous devenons les témoins impuissants d’un terrien en détresse. En proie aux mille tourments trouvera-t-il le moyen de sortir la tête hors de l’eau ? Ou bien sera-t-il contraint de jeter l’éponge et d’être considéré comme un laissé pour compte ?
L’auteur nous plonge également dans nos souvenirs en citant des titres de films ou émissions de télévision cultes. Il nous rafraîchit la mémoire en évoquant les jeux vidéo avant gardiste qui ont bercé des générations, sans oublier les références musicales se rapportant au Rap essentiellement. Une époque où la valeur de l’argent se comptait en francs et non en euros.
Nostalgie quand tu nous tiens !
Des personnages principaux attachants, voire touchants.
Un roman bouleversant qui nous pousse à réfléchir sur l’injustice et l’égalité des chances.
Un livre qui transpercera les âmes les plus endurcies.
N’hésitez pas, foncez ! Vous n’en sortirez pas indemne.
Un petit bijou.
Extraits et citations :
« Jonathan Foucher était un gamin intelligent et vif. Il mettait pleinement cette intelligence et cette vivacité au service de sa passion. On ne pouvait rien attendre de lui, ou si peu, par la contrainte, d’où ses résultats scolaires médiocres. Il n’excellait que dans des activités choisies de lui seul, des activités qui le stimulaient parce qu’elles faisaient sens pour lui. »
« Comble de son malheur, il faisait humide, l’idéal pour réveiller son asthme. Sans parler du ciel, sombre et menaçant, conférant à ce morceau de nature un caractère lugubre digne d’un fait divers. »
« Des petits riens qui n’en étaient pas pour Foucher. Des petits riens qui consolidaient sa peur et achevaient de rendre son environnement anxiogène. »
« — Et vous avez jugé qu’il était pertinent de lui cracher en plein visage ? Vous vous prenez pour un lama monsieur Foucher
@Florian Jourdain
Note : 5/5